Test Call of Duty : Infinite Warfare (2024)

Traduit de l'anglais par IGN France.

L'arrivée des combats spatiaux futuristes n'a pas vraiment rafraîchi la formule Call of Duty. Avec sa campagne solo très cinématographique mais mal rythmée et ses modes multi et zombies qui se montrent efficaces en suivant le schéma appliqué par Black Ops 3 l'an dernier, Call of Duty : Infinite Warfare est un FPS globalement fun, mais loin d'être incontournable.

2016 a été une année faste en ce qui concerne les campagnes solo de FPS. Nous avons eu Doom, Titanfall 2, Gears of War 4, Battlefield 1, Deus Ex : Mankind Divided... et toutes se sont révélées meilleures que la campagne proposée par Infinite Warfare. Le jeu disposait pourtant de tous les ingrédients pour parvenir à se démarquer : il s'agit d'un Call of Duty où vous combattez en gravité zéro, pilotez un vaisseau spatial baptisé Jackal et disposez d'un compagnon robot nommé Ethan, fort bien écrit et disposant d'une personnalité attachante. Elle aurait pu être excellente... mais elle se révèle surtout lente et poussive, et lorsque son rythme finit enfin par décoller, la campagne ne parvient jamais à faire disparaître le goût amer que ses deux premiers tiers vous ont laissé dans la bouche.

Dans cette campagne, vous incarnez le séduisant Reyes, un pilote appartenant à l'UNSA (Alliance Spatiale des Nations Unies), dont la bravoure et les expressions vous rappelleront forcément Tom Cruise, et vous êtes promu capitaine d'un vaisseau spatial après que le FDC (Front de Défense des Colonies) - une organisation terroriste basée sur Mars disposant de ressources militaires importantes - ait tué votre prédécesseur au cours d'une attaque particulièrement meurtrière.

Vous comprenez rapidement que le FDC représente votre ennemi en lisant les citations qui criblent les écrans de chargement, et chacune d'entre elles pourrait sortir de la bouche d'un Seigneur Sith. « La liberté n'a pas sa place dans notre système solaire ». Voici une citation sortie tout droit du Haut Conseil du FDC, et à en croire un autre écran de chargement, ce même FDC dispose aussi d'une cellule d'élite spécialisée dans la propagande et appelée Veritas. Avec de tels moyens d'endoctrinement, vous pouvez aisément imaginer le type de méchants diaboliques et caricaturaux grossissant les rangs de cette sombre organisation. Dans ce domaine, Kit Harrington (Game of Thrones) se distingue largement en usant d'un accent british si typiquement démoniaque.

L'ensemble du casting fait d'ailleurs de son mieux pour que vous vous sentiez partie prenante de l'histoire. Les dialogues sont bien écrits, même si l'intrigue peine parfois à se montrer convaincante. Par exemple, le sergent Omar (David Harewood de Homeland) déverse sa haine sur le robot E3N (ou Ethan interprété ici par Jeffrey Nordling de la série 24) comme s'il venait de se faire trahir par un androïde sur le Nostromo. Et dans la mission suivante, quand il devient meilleur ami pour des raisons bien improbables, l'acteur joue cela aussi bien. Les acteurs prennent leur rôle très à cœur.

Les membres du FDC exécrant littéralement la liberté, vous restez le Commandant Sylvestre de service, et devez trouver et démanteler cette sombre organisation une bonne fois pour toutes. Même s'il adopte un cadre définitivement SF, Infinite Warfare conserve les poncifs et le ton militariste étroitement liés à la franchise Call of Duty.

Les soucis de cohérence se répètent tout du long de Infinite Warfare,alors que ce dernier se démène pour bâtir une fiction crédible voyant s'opposer la Terre et ses colonies belliqueuses. Cela nous rappelle fortement The Expanse, une série TV basée sur les romans éponymes de James S.A Corey, mais l'univers proposé par Infinite Warfare se montre parfois bien peu crédible et relève finalement plus de la fiction que de la science. Il s'agit grosso-modo d'un film d'action galactique où les sons résonnent à travers l'Espace, l'exposition prolongée au vide spatial est non-mortelle, et où les collisions en hyper-vitesse ne se soldent pas par une désintégration. Le soft semble tiraillé entre le désir de proposer une histoire SF convaincante et d'être Star Wars. C'est particulièrement évident quand les armes balistiques que vous utilisez se montrent bien peu efficaces lorsque vous combattez dans l'Espace.

C'est problématique, parce que l'une des grandes forces de la licence Call of Duty réside habituellement dans sa capacité à nous proposer des phases de tir jouissives. Pouvoir abattre des nuées d'ennemis rapidement était l'un des facteurs qui rendaient les campagnes de la franchise aussi trépidantes, mais Infinite Warfare se plante complètement dans ce domaine. Beaucoup de vos ennemis sont très bien protégés, ce qui augmente drastiquement le laps de temps nécessaire pour les abattre et vous oblige par extension à vous mettre régulièrement à couvert, ce qui a pour effet de casser totalement le rythme. Le système de couverture proposé vous permet de trouver une fenêtre de tir sans vous exposer entièrement, mais vous subirez irrémédiablement de lourds dommages en visant et en tirant sur vos cibles - une première vague de dommages en faisant valdinguer leur casque, puis une autre avant de pouvoir leur faire définitivement mordre la poussière. En sélectionnant des niveaux de difficulté supérieurs, il devient essentiel de rester à couvert le temps que votre santé se régénère avant de charger à nouveau, tout en sachant qu'il est fort probable que vous soyez abattus avant d'avoir eu l'occasion de faire parler la poudre, ce qui rend le système de couverture proposé plus que discutable.

Le jeu recèle de nombreuses armes et gadgets, mais ceux-ci vous sont dispensés au compte-goutte selon un rythme inconstant au fil de la campagne. L'équipement comme les drones chercheurs (Seekers) et les robots ATAD (androïdes automatisés chargés de chercher l'ennemi et de le tuer) vous donne une puissance de feu certaine tout en renforçant l'aspect futuriste du titre. Les fusils à énergie, canons à arcs laser et autres fusils disposant d'une fonction de ciblage auto soulignent quant à eux le design ingénieux de l'arsenal proposé. Malheureusem*nt, vous passerez finalement la plupart de la campagne sans pouvoir utiliser les armes les plus dévastatrices disponibles (sachant que leurs munitions se font extrêmement rares), et cet état de faits a décuplé ma frustration à l'égard de ces ennemis faisant office de véritables éponges à balles. Les outils permettant de fluidifier les affrontements sont bien là, mais il semble que Infinite Warfare ne soit pas disposé à nous en faire profiter.

A mesure que l'histoire avance et que votre arsenal s'améliore, ces problèmes finissent par se résoudre. Les armes à énergie déciment les robots qui constituent l'essentiel de vos ennemis durant la majorité de la campagne, et le rythme décolle enfin alors que vous approchez du dénouement final. Malheureusem*nt, avec une durée de vie d'environ 5h30, le solo d'Infinite Warfare devient réellement prenant lorsqu'il est sur le point de s'achever. Dans le dernier acte, l'action a l'écran évolue selon un tempo soutenu que peu d'autres jeux du genre peuvent se targuer de proposer, mais en dehors de cette conclusion survitaminée, les affrontements vous semblent parfois interminables.

Infinite Warfare se résume à trois boucles de gameplay se répétant laborieusem*nt.

Il n'y a finalement pas 5h30 de jeu à proprement parler. Comparez la campagne solo de ce nouveau Call of Duty à celle du précédent opus (Black Ops 3) ou même du récent Titanfall 2, et celle-ci vous paraitra bien ridicule. Si les deux titres sus-cités disposent de campagnes solo plus longues, aucune d'entre elles ne se montre aussi laborieuse. Elles ne souffrent pas des affrontements poussifs qui minent les deux premiers tiers de la campagne d'Infinite Warfare, et peuvent se targuer de proposer des séquences de gameplay très variées au fil de leurs aventures respectives. Infinite Warfare se résume par contraste à trois boucles de gameplay se répétant laborieusem*nt. Pour faire simple : vous pilotez un Jackal (votre vaisseau spatial qui enchaîne les dogfights), combattez à travers des niveaux de type couloir, ou combattez en gravité zéro.

Une partie des problèmes de rythme dont souffre la campagne est imputable aux allées venues forcées qui vous obligent à parcourir les coursives du Retribution, votre vaisseau amiral faisant ici office de gigantesque hub. A la fin de chaque mission, vous traversez le pont de commandement - un périple d'une trentaine de mètres qui vous donne l'occasion d'assister à un récapitulatif de la mission que vous venez de compléter - et après avoir sélectionné votre prochaine destination, vous devez ensuite rebrousser chemin jusqu'au hangar à vaisseaux. Vous empruntez finalement un ascenseur et engagez une communication vocale - une caractéristique empruntée à Mass Effect dont le but principal reste évidemment de "déguiser" les temps de chargement.

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Author: Chrissy Homenick

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